un projet de Laurent de Richemond
PROJET PARTICIPATIF
CRÉATION - PERFORMANCE - EXPOSITION HUMAINE
(2018 / 2019)
Photos : (c) Marilyn Montalbano
avec (pour la dernière Secte) : Virgile Abela, Antoine Aresu, Olive Bernard, Sébastien Bruyère, Mounira Chared, Christophe Chave, Jade Dapoigny, Yves Fravega, Élisa Gérard, Pascal Gobin, Julien Gourdin, Morgan Gray, Marianne Heinrich, Laetitia Langlet, Stéphanie Louit, Thomas Moch, Marilyn Montalbano, Nolwenn Moreau, Peggy Péneau, Zeynep Perinçek, Anika Pichon, Olivier Puech, Laurent de Richemond, Camille Radix, Nicolas Rochette, Barbara Sarreau, Defne Signoret, Boris Szurek.
avec aussi pour les étapes précédentes :
Christiane Fadat, Michel Fadat, Chou Yung Shih, Mariusz Grygielewicz, Isabelle Gros, Pascale Karamazov, Jocelyne Monier, Sandrine Rommel, Magali du Sartel, Julie Surugue
soutien à la production et diffusion 2019 : La Distillerie - dispositif Place aux Compagnies 2019
diffusion 2018 / 2019 : Théâtre Strapontin
Merci à : Virgile Abela, Pascal Gobin (composition musicale) - Stéphanie Louit (travail d’écriture) - Zeynep Perinçek (scénographie) - Nicolas Rochette (lumières) - Peggy Péneau (costumes)
Marilyn Montalbano, Olivier Puech, Jade Dapoigny, Morgan Gray (photos / vidéo) - Antoine Aresu, Élisa Gérard, Anika Pichon (assistanat, régie) - Christophe Chave (aide à la diffusion)
voir : teaser vidéo et diaporama photos
lire : témoignages
Le mot « secte » désigne :
la voie dans laquelle on s’engage (du latin sequi : « suivre »)
mais aussi,
un groupe qui se retranche d’un ensemble (de secare : « couper »)
Alors « La Secte », qu’est-ce que c’est ?
La Secte est un objet artistique hybride, difficile à étiqueter, et qui se cherche encore… On pourrait dire que c’est une oeuvre mutante car sa forme et son contenu sont en perpétuelle mutation…
Le mot le plus proche pour désigner ce travail serait celui de performance
Même si le mot performance ne me convient pas tout à fait car il implique l’idée de gagner, alors que dans ce que nous cherchons à faire-là, il s’agit surtout de venir perdre et de se perdre…
Et puis le mot performance, aujourd’hui, ça peut vraiment dire tout et n’importe quoi…
Alors je serais tenté de dire qu’il s’agit d’une exposition, une exposition humaine de gens qui ont accepté d’être les objets de notre regard.
Mais il s’agit aussi de questionner le Théâtre, car même si La Secte n’est pas un spectacle, c’est quand même un objet théâtral, un objet non identifié certes, mais un objet théâtral quand-même…
Par facilité nous nommerons donc La Secte comme étant une performance…
Le mouvement général de cette performance est construit comme une cérémonie qui se replie perpétuellement sur elle même… Une cérémonie composée d’un cycle d’environ 1h30 qui se répète en boucle au fil de la performance (3 cycles pour une durée totale de 4h30). Cette temporalité étirée ne semble avoir ni début ni fin
La Secte ne s’ouvre au public que le dimanche…
Le public est libre de venir, de sortir, de revenir, de se promener, de visiter, de tourner autour de l’objet présenté… (les gens viennent quand ils le veulent et restent le temps qu’ils souhaitent)
La Secte, s’inscrit dans un cadre fictif d’abandon suscitant en nous la curiosité que l’on peut prendre à visiter des ruines, des vieux greniers ou des vieux appartements saturés d’émanations d’existences, d’atmosphères usées et enrichies par les ingrédients spécifiques des rêves humains, ces décombres où abonde l’humus du souvenir, du regret, de l’ennui stérile…
La Secte est une proposition dans laquelle la communication n’est pas la clé de voute de la relation. Le public vient voir la performance ne sachant pas vraiment de quoi il s’agit et à quoi il va être confronté, il n’a pas de repères, il ne sait pas comment ça va se passer, comment ça fonctionne, et donc forcément il se retrouve en face de quelque chose qui lui pose des questions et qui l’intrigue…
Je cherche à ce que le regard des gens soit sollicité comme s’ils se retrouvaient d’un coup face à un OVNI qui débarquerait sur terre devant eux…
Comme un objet dont les codes, les lois et notre rapport à lui n’irait pas de soi, devrait s’inventer au présent de notre relation, à l’instant même de notre perception…
Ce projet ne demande aucun médiateur culturel !
La Secte prend tout son sens dans la manière dont sont convoqués les gens qui composent par leur présence et leur engagement la chair de toutes ces performances.
Au grès des rencontres, j’ai réuni des gens venant de multiples horizons pour faire l’expérience collective (et néanmoins très solitaire) d’un déplacement des modes conventionnels de représentation en acceptant de venir perdre la maîtrise du temps, d’accepter de ne jouer pour personne, de vivre sans volonté de produire, en s’inscrivant plutôt comme objets que comme sujets. (même si la place d’objet, n’est finalement qu’une mise à l’épreuve de la résistance du sujet…)
C’est la question de « l’Être Acteur » comme objet principal de notre regard, qui est placé au coeur de ce travail.
La liste des adeptes de cette Secte ne sera jamais fermée ni complètement définitive.
Avec ce travail je voudrais aller au delà de la notion d’acteurs amateurs et professionnels en donnant une place à tout le monde. Car en dehors d’un noyau dur de 6 acteurs, les gens qui composent La Secte sont pour la plupart des gens qui ont assisté une première fois à la performance et qui m’ont manifesté leur désir de rejoindre l’aventure.
Alors tout est possible pour faire parti de La Secte, il suffit de manifester clairement son désir et d’accepter les règles ! Ça peut être des participations à l’issue d’un atelier, ça peut-être des rencontres furtives, des retrouvailles avec des anciens collègues de scène, des gens parrainés par des anciens adeptes…
La Secte ce n’est biensûr pas une vraie secte (qui demanderait un engagement à vie) mais quand-même il faut jouer le jeu dans cette histoire car c’est une proposition sérieuse qui n’est ni ironique ni parodique
Le mot Secte est un mot qui résonne à nos oreilles de manière plutôt péjorative…
Mais c’est aussi un mot qui fait écho à un désir secret pour beaucoup de gens, alors je propose qu’on fasse l’effort d’entendre ce mot autrement…
J’assume le côté provocateur du titre mais il faut prendre le mot « Secte » au premier degrés de son étymologie qui est double et qui veut dire à la fois couper et suivre
Le désir secret de la secte, c’est celui du retranchement… C’est cette part de nous-même qui a un jour rêvée de tout quitter pour partir vivre ailleurs, hors du monde hors du temps…
Mais ici il ne s’agit pas d’une séparation pour quitter le monde, mais pour se montrer à lui !
La Secte c’est aussi accepter de suivre les autres, ne plus être responsable, se laisser guider, se laisser porter par le mouvement… Oublier son bon-vouloir personnel, oublier le temps qui passe, le monde extérieur, et s’abandonner à vivre ce moment d’éternité partagée…
Cette communauté occasionnelle est une communauté de solitudes
Dans La Secte, nous sommes tous seul ensemble…
Laurent de Richemond - 25 avril 2019
Il a existé dans l’histoire du monde deux arts (la peinture, la sculpture) qui ont tenté de synthétiser l’expérience humaine au moyen de représentations figées ; de mouvements arrêtés. Ils se sont développés pendant plusieurs millénaires ; ils ont eu la possibilité de produire des oeuvres achevées dans le sens de leur ambition la plus secrète : arrêter le temps.
Pris dans son ensemble, le monde fonctionne dans un silence terrible ; il exprime son essence par la forme et le mouvement. Notre esprit cherche sa voie dans le monde - d’où cette sensation quasi hypnotique qui nous envahit devant une forme fixe engendrée par un mouvement perpétuel, telles les ondulations stationnaires à la surface d’une mare.
Nous devenons pure perception ; le monde apparaît dans son immanence. Nous sommes très heureux, d’un bonheur bizarre.
Michel Houellebecq - Le Regard Perdu (éloge du cinéma muet)
Recherche de partenaires de production et de diffusion
Nous cherchons à inventer des modes singuliers de production et de diffusion (collaborations entre théâtre et lieux d’art contemporains, investir des espaces différents, singuliers, proposer des ateliers de création en amont de la performance…)
Rien n’est fixé de manière définitive par avance (la forme de la performance, les modalités de collaboration et de participation à la performance, les espaces à investir, les ateliers possible, le budget, etc…)
Nous sollicitons avant tout la rencontre et les échanges en vue d’imaginer ensemble des possibilités de collaborations originales…
Ce projet singulier se réinvente à chaque fois en fonction des espaces proposés, mais aussi en fonction du nombre des participants, de leurs désirs, et de leurs disponibilités…
Mise à part les 5 acteurs permanents de la Compagnie Soleil Vert, c’est une performance qui ne nécessite aucune distribution fixe, et qui est donc ouverte à tous les gens qui désirent participer à l’aventure (des acteurs professionnels aussi bien qu’amateurs, des gens n’ayant jamais joué, des gens de tous âges…)
Cette performance peut rassembler plus d’une trentaine de participants…
Dans l’idéal, je souhaiterais pouvoir travailler sur une période de résidence de 2 semaines (conception, élaboration, fabrication, installation, et répétitions de la Performance)
Un workshop sera proposé à tous les participants qui se seront inscrits, sur un temps de travail (individuel, collectif, ou par petits groupes) qui sera à planifier sur le temps de la résidence
Cette performance donnera une place à tout le monde (allant d’une présence très simple à un engagement plus fort) en fonction des désirs et des disponibilités de chacun…
Le protocole de travail, les éventuels textes ou chansons à apprendre, les consignes spécifiques, les liens vidéos, etc… seront communiqués à l’avance afin que les gens intéressées puissent prendre connaissance de l’esprit spécifique de « La Secte » et de ce que cette performance demande et propose…
« La Secte » s’ouvrirait donc au public à l’issu de la période de résidence, et j’aimerais, si possible, que cette performance puisse avoir lieu un dimanche.
Je voudrais proposer une performance d’une durée minimum de 6 heures qui se présenterait comme une exposition humaine dans laquelle le public pourrait se déplacer librement (les entrées et sorties seront libres)
La forme de la performance s’inventera en fonction de l’espace qui nous sera proposé (nous aimerions pouvoir investir un espace singulier et relativement grand, afin que le public puisse déambuler comme dans un espace d’exposition)
Le budget de ce projet sera à définir ensemble en fonction de ce qui sera proposé (temps de travail, résidence, workshop, équipe, transport, hébergement, frais techniques,…)
LA SECTE
performance - exposition humaine - projet participatif
un projet de : Laurent de Richemond
production : Compagnie Soleil Vert
La Secte #1 : dimanche 2 décembre 2018 au Théâtre Strapontin (Marseille)
La Secte #2 : dimanche 24 février 2019 au Théâtre Strapontin (Marseille)
La Secte #3 : dimanche 26 mai 2019 à La Distillerie (Aubagne)
soutien à la production : La Distillerie / dispositif Pace aux Compagnies 2019
La Secte #4 : dimanche 22 décembre 2019 à La Distillerie (Aubagne)